mercredi 21 mars 2018

PATURE SENS


Mercredi 14 Mars, le groupe de Première est allé à la rencontre de Guillaume BALLOCHE, consultant chez Pature Sens. Le cabinet accompagne et conseille les agriculteurs sur la gestion de l’herbe. L’idée est de mettre les prairies au cœur du système d’exploitation. Deux leviers sont à travailler :
-          * Diminuer le coût de production (viser les 250€/1 000l)
-          * Augmenter la production par ha (potentiel de 12 000l/ha)
Les prairies bien conduites ont un rendement identique au maïs (15T de MS/an) mais demandent beaucoup moins de travail car les animaux qui pâturent gèrent eux-mêmes le travail ce qui nécessite ni récolte ni épandage d’effluents. Pour cela, il faut cependant être technique :
1-      Gérer la dynamique de pousse selon les saisons.
2-      Sortir tôt les animaux (début février) pour effectuer le déprimâge.
3-      Gérer le parcellaire : le plus performant est d’avoir un paddock/j
4-      Anticiper, prévoir : l’herbomètre est un outil précieux pour cela
L’après-midi s’est poursuivie au GAEC Anger à Saint Germain de Tallevende. L’agriculteur a expliqué aux élèves sa conduite de pâturage. Les 90 VL normandes ont 37 ha de prairies accessibles, divisés en 46 paddocks dont 30 sont réservés au pâturage. Cette année (pourtant très humide) les VL sont sorties dès le 29 janvier. Mr ANGER a expliqué que les VL doivent avoir faim pour aller dehors, c’est pourquoi il désile l’ensilage d’herbe au retour et non pas le matin. Il a présenté le calendrier de pâturage qui répertorie tous les paddocks avec pour chacun les dates de pâturage. Le système permet de visualiser les temps de retour. En moyenne, les VL passent 10 à 11 fois par paddock et par an. Très peu d’intrants sont nécessaires ce qui engendre un coût alimentaire très faible (environ 40 €/1 000l) d’autant que les prairies (ray grass + trèfle) ont une pérennité très longue de 10 à 15 ans.
Aujourd’hui la réflexion se porte sur une sortie très précoce des veaux (dès une semaine) avec abri dans une parcelle. Cet après-midi très enrichissante a permis aux élèves de comprendre que face à une conjoncture difficile certains leviers existent.






Prévention sécurité routière auprès des élèves de 3ème


Sensibilisation aux dangers de la route, travail et débat avec l'intervention de l'Association Prévention Routière de la Manche. Le vendredi les jeunes ont passé l'ASSR2 avec un taux de réussite de 100%. Félicitations à tous nos élèves.


L’image contient peut-être : 19 personnes, personnes souriantes, personnes assises et intérieur



lundi 19 mars 2018

Portrait de Dylan


Pour la première fois un élève de la MFR de Mortain était sélectionné au salon de l’agriculture à Paris au concours de jugement de bétail. Cet élève à l’œil très avisé nous confie ses impressions et nous raconte cette journée !
1)    Dylan peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Dylan, j’ai 16 ans et demi, je suis en première BAC PRO CGEA. Mes parents sont agriculteurs en lait à Fougerolles du Plessis (53). Je suis en stage sur une exploitation laitière à Soulge sur Ouette pas très loin de LAVAL
2)    Rappelle-nous ton parcours pour arriver jusqu’à Paris ?
Depuis l’âge de 14 ans je fais des concours de jugement de bétail en Mayenne au cantonal ou autre. L’an passé j’étais qualifiable en normandes et en prime Holstein mais j’étais trop jeune pour aller à Paris.
Cette année je suis arrivé 1er en normandes à Saint Hilaire du Harcouet à l’arrondissement, puis 1er en Blonde d’aquitaine et 4ième en Normandes lors du départemental.
3)    D’où te viens cette inclination pour le jugement de bétail et cet œil avisé ?
Ce gout pour le jugement de bétail me vient de ma famille : mon père en a fait quand il était jeune. Mon frère lui aussi en a fait. A la maison, on est très près de notre troupeau, on fait nous-même nos plans d’accouplement et on passe du temps auprès de nos vaches.
4)    Comment t’es-tu préparé ?
J’ai été sélectionné en Blonde d’aquitaine mais à Paris c’est la Limousine que je devais juger. C’est une race que je ne connaissais pas beaucoup. Alors je suis allé chez Mr Jacqueline à Auvers dans la Manche. Il a des limousines et a été juge national et international. Il m’a bien aidé en m’expliquant l’ordre de la grille, en me donnant des conseils et m’alertant sur le fait que ses vaches et celles sélectionnées à Paris étaient très différentes car à Paris elles sont préparées pour l’occasion.
5)    Comment s’est déroulée cette journée à Paris ?
Je suis arrivé au salon à 8H30 et il faut alors s’inscrire. A 9h00, les 2 vaches limousines sont arrivées sur le ring. Une venait d’un lycée agricole et l’autre était à un agriculteur et participait au concours de la race Limousine. Elles étaient donc assez différentes en morphologie et forme. Nous avions ¼ d’heure, 20 minutes pour les juger. A 13H00, c’était la remise des résultats et là je suis arrivé 4ième. Je suis à la fois content et déçu. Content car les 3 premiers venaient de la région du Limousin et sont donc dans le fief de la race Limousine et déçu car j’étais très proche du troisième.
6)    Quel bilan tires-tu de cette expérience ?
C’est une expérience que j’espère renouveler. Ce que j’aimerai c’est le refaire en race normande car je la connais mieux, même si dans cette race c’est plus stressant car il faut expliquer nos choix au jury !!

La MFR de Mortain félicite à nouveau Dylan pour sa performance. Il n’en est qu’à ses débuts et gageons que nous le retrouverons sur d’autres concours de jugement de bétail ou plus tard comme éleveur !


Visite de l’installation d’un bâtiment d’élevage laitier CAPA 1


Mr Romain CAHU nous a reçu le mercredi 14 mars 2018 sur la commune de Montault en Ile et Vilaine, près de Louvigné du Désert
Cette rencontre a permis de comprendre les choix de l’installation d’un ensemble bloc traite, logement des vaches laitières, stockage des déjections, des aliments fourragers
Mr CAHU souhaitait s’installer sur l’exploitation de ses parents et d’adapter celle-ci au contexte actuel en se spécialisant dans le lait.
Au départ, ses parents livraient 247000 litres par an. Le projet a été de créer un nouveau bâtiment pour les vaches laitières. Les choix ont été les suivants
90 places logettes avec la possibilité d’allonger en créant dans l’avenir 80 places supplémentaires, la logette permet d’assurer des économies de paille (800g par jour) et la propreté des vaches en lien avec la qualité du lait.
Tout en lisier pour la facilité d’entretien et d’épandage
Salle de traite 2 fois 12 en sortie rapide pour la rapidité et technique de traite   et le DAC en occasion sur le bon coin
Structure de bâtiment métallique récupérée dans une zone artisanale correspondant aux dimensions souhaitées
Fosse géo membrane de 2400 m3 car un investissement économique et évolutive.
Silo de 100 m sur 12 m de large.
Beaucoup d’auto construction en réalisant le terrassement, l’installation du bâtiment, les murs, les bétons, l’installation des tubulures, les logettes et la salle de traite, obligeant d’étaler les travaux sur les 2 ans en plus des soins des animaux et le suivi des cultures.
Le tout comprend un investissement de 300.000 pour 90 places logettes, salle de traite et aussi un bâtiment pour les génisses à la reproduction et box de vêlage.
Aujourd’hui, l’exploitation compte 90 vaches laitières en race Prim’holstein et 82 ha de SAU. Sur l’exploitation, il y a 2.5 UTH : Mr CAHU Romain (fils), Mme CAHU (mère), 1 salarié en apprentissage (1/2 temps) et Mr CAHU (père) à la retraite. Ils élèvent des génisses de renouvellement en utilisant de la semence sexée et du croisement viande avec du blanc bleu.
Compte tenu du contexte laitier, Mr CAHU bénéficie aujourd’hui d’un outil de travail fonctionnel, de qualité et économique permettant une installation réussie, car il faut veiller à gérer les investissements lourds pour un jeune qui s’installe aujourd’hui (2014 : 353 €/1000 litres et 2016 : 307 )